Parfois, nous possédons des objets que nous n’avons pas vraiment choisis : ils nous ont été offerts, nous en avons hérité, nous les avons achetés, faute de mieux. Malgré cela, ils nous deviennent familiers. Il arrive même que nous nous y attachions de façon particulière.

En général, le Tuning vise l’adaptation d’un objet aux rêves de son détenteur. Il exprime l’investissement affectif; il surpasse la connotation de la marque, de la couleur, du prix de la voiture. Le Tuning change le statut de l’objet «voiture» qui, personnifiée, devient surface d’expression. Néanmoins, la singularité d’un Tuning est toute relative, car il est à son tour codifié par la communauté de ses adeptes.

L’une d’entre nous possédait une Nissan 100NX, bleu électrique. Sa plastique frôlant l’esthétique du Tuning nous fascinait. Banale et excessive à la fois, cette voiture a donné naissance à plusieurs fantasmes. Finalement, chacune de nous l’a investie à sa manière, pour y inscrire son propos et répondre à celui de l’autre. La voiture est devenue l’élément rassembleur, le support d’un Tuning à deux voix, dans les deux sens du terme: personnaliser un objet et mettre en accord.