Laurence Wagner
+
Vernissage le samedi 3 novembre 2012 à 18h le samedi 03 novembre 2012 dès 18h00
performances de Montaña Extendida en duplex de Santiago du Chili dès 19h
« + » est pensé comme une plate-forme énonciative et comme la possibilité de dresser une cartographie temporaire et sonore des espaces de résistance et de constructions des subjectivités individuelles et partagées.
Ouvertures
dimanche 4.11:14h – 17h
samedi 10.11: 14h – 17h
dimanche 11.11:14h – 17h
et sur rendez-vous.
«+», un projet de Laurence Wagner en collaboration avec Felipe Rivas et le collectif CUDS, Natalia Möller, Tomás Henríquez et Niels Wehrspann (graphisme).
Avec le soutien de la ville de Lausanne
«+» est pensé comme une plate-forme énonciative. Envisageant le territoire des géographies féministes à partir de la question du droit à l’avortement, il va s’agir avant tout dans ce projet de donner à entendre. Ce travail d’«amplification» s’actualise notamment par la diffusion d’essais théoriques et de manifestes politiques rédigés par des intellectuels, des artistes et des activistes chiliens. Ces voix qui s’insurgent contre une législation archaïque en matière de contraception questionnent aussi le rôle du lieu et l’impact du pouvoir sur les constructions genrées. Michel Foucault parlait d’un corps imprégné d’histoires et de l’Histoire comme entité destructrice du corps. C’est le fil de ces narrations qui sont en train de se faire ou de se défaire qu’il va s’agir de raconter en confrontant les temporalités.
En 2012, au Chili, il est illégal d’avorter. Le collectif d’activistes «kuir» CUDS est en ce moment poursuivi en justice pour avoir mené une campagne publique de sensibilisation à l’avortement. En Suisse, alors que l’avortement est légal depuis dix ans, une initiative populaire (issue des partis évangéliques et conservateurs) intitulée «Financer l’avortement est une affaire privée» a été déposée au Conseil Fédéral; elle demande la fin du remboursement des IVG par l’assurance-maladie de base. Le peuple suisse sera par conséquent amené à voter prochainement sur ce point.
Empruntant le concept de «situated knowledge» à la théoricienne américaine Donna Haraway, «+», souhaite comprendre par quelles instances sont produits les discours et comment la parole est relayée à l’intérieur et à l’extérieur de son contexte de production? En d’autres termes, comment cette polyphonie résonne-t-elle dans une histoire située et quel est le fruit de la déterritorialisation proposée par cette exposition?
Quelle est la définition d’un droit? à quelle échelle le militantisme doit-il être pensé? quelles sont les frontières de l’activisme? quels sont les effets de miroirs et les déformations apparentes lorsque le regard se dédouble? Comment peut-on penser de telles problématiques en sortant du prisme euro-centriste et en adoptant un angle d’approche post-colonial?
C’est à travers cet éventail d’interrogations et de récits que «+» dresse une cartographie temporaire et sonore des espaces de résistance et de constructions des subjectivités individuelles et partagées.
Laurence Wagner (1984) est d’origine suisso-chilienne. Elle a étudié l’Histoire de l’Art, le Français Moderne et l’Histoire et l’esthétique du cinéma à l’Université de Lausanne avant d’effectuer un Master de recherche en art orientation CCC (Critical Curatorial Cybermedia) à la HEAD de Genève. Durant ses études, elle a développé une recherche sur la question des discours et des pratiques féministes en art et ceci plus particulièrement dans le domaine de la performance.
Elle poursuit aussi une pratique curatoriale (projet OBSTRUKTIONIST), elle est active au sein des collectifs Miti-Mota et CLAUDE, elle est membre du Comité Chile-Cultura et elle travaille comme médiatrice culturelle pour Le Plateau à Paris.
Elle a notamment présenté son travail dans le cadre de Performa 11, The New Visual Art Performance à New-York ainsi qu’à la Galeria Metropolitana de Santiago du Chili et elle a été invitée à participer à la 4ème édition de Deformes, la Biennale de la performance latino-américaine qui se déroule fin novembre à Valdivia au Chili.